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Contrat de travail : clauses essentielles à ne pas oublier

29/03/2025

Les bonnes pratiques pour protéger l’employeur et structurer la relation de travail

Le contrat de travail est souvent perçu uniquement comme une simple formalité administrative. Pourtant, lorsqu’il est rédigé avec soin, il devient un véritable outil stratégique de gestion des ressources humaines, protégeant les intérêts de l’employeur tout en réduisant les risques de conflits. Au-delà des mentions légales obligatoires, certaines clauses spécifiques permettent de structurer efficacement la relation professionnelle et d’anticiper les éventuelles difficultés. 

Voici une sélection des clauses incontournables à intégrer dans vos contrats, en fonction de la spécificité du poste, du niveau hiérarchique du collaborateur et des particularités opérationnelles de votre entreprise. 

Clause de description de fonction

Une description précise et détaillée des tâches et responsabilités permet de clarifier les attentes dès le début de la relation professionnelle. Elle sert de référence pour évaluer les performances, prévenir les litiges liés à une éventuelle modification unilatérale du contrat, et facilite la gestion des promotions ou des évolutions internes sans nécessité systématique de renégociation.

Cette clause devrait inclure les missions principales, les objectifs, les compétences attendues, ainsi que la place du salarié dans la hiérarchie. Il est prudent d’indiquer clairement que les missions peuvent évoluer selon les besoins raisonnables de l’entreprise afin de d’attirer l’attention du travailleur sur la flexibilité nécessaire à toute entreprise.

Le cas échant, une fonction de direction ou de personne de confiance, permet de sortir le salarié du champ d’application de la règlementation sur le temps de travail, moyennant un salaire plus attractif.

Clause de confidentialité

Dans un environnement concurrentiel où les données ont une grande valeur économique, la clause de confidentialité protège les informations sensibles ou stratégiques auxquelles le salarié peut accéder dans le cadre de ses fonctions. Elle doit empêcher explicitement toute divulgation ou utilisation personnelle ou concurrentielle de ces informations.

Sont particulièrement concernées les données clients, les secrets commerciaux, les projets internes, les informations financières ou techniques et les procédures internes. Cette clause constitue une base juridique solide en cas d’action contre un ancien collaborateur ayant porté préjudice à l’entreprise.

Clause de loyauté

Même si l’obligation de loyauté existe implicitement dans toute relation de travail, il est essentiel de la rappeler formellement. Cette clause interdit explicitement au salarié tout comportement contraire aux intérêts de l’employeur, tel que le travail pour un concurrent sans autorisation, la captation illégitime de clientèle, les critiques publiques déloyales ou les conflits d’intérêts.

Elle est particulièrement pertinente pour les postes sensibles (cadres, commerciaux, fonctions RH ou financières) et offre une base solide en cas de procédures disciplinaires ou de licenciement pour faute grave

Clause de non-concurrence

La clause de non-concurrence, régie par la loi belge du 3 juillet 1978, empêche un salarié, après la rupture du contrat, de mener une activité concurrente susceptible de nuire aux intérêts de l’employeur. Elle est cruciale pour certaines fonctions stratégiques afin de protéger les savoir-faire, les portefeuilles clients ou les informations stratégiques. Elle ne doit toutefois pas être insérée systématiquement. En effet, la présence d’une telle clause dans le contrat de travail présume un poste de représentant de commerce et donc le risque de devoir verser une indemnité d’éviction en cas de rupture du contrat de travail par l’employeur.

Les conditions de validité d’une telle clause sont inscrites à peine de nullité absolue et diffèrent selon que le travailleur ait le statut de représentant de commerce ou non. L ’employeur a le droit de ne pas faire usage de cette clause mais doit le signaler dans les 15 jours de la rupture du contrat de travail.

Clause de mobilité

Dans certains secteurs, la capacité à ajuster rapidement le lieu de travail est essentielle. Une clause de mobilité autorise l’employeur à modifier raisonnablement le lieu de travail du salarié dans les limites géographiques clairement définies. 

Clause relative au télé-travail structurel

Le télétravail étant désormais une pratique largement répandue, il est impératif d’en fixer précisément les modalités conformément aux conventions collectives de travail (CCT n° 85 et 149). Cette clause spécifique ou une convention annexe au contrat doit préciser notamment la fréquence, les jours fixes ou flexibles, les horaires de disponibilité, les modalités de contrôle du travail effectué, le matériel fourni, la prise en charge éventuelle de certains frais, ainsi qu’un droit à la déconnexion.

Il est également conseillé d’y inclure une clause de réversibilité permettant de revenir à un fonctionnement classique en présentiel, selon les nécessités de l’activité ou en cas de difficulté. 

Novalis Avocats vous aide

Le contrat de travail bien structuré constitue un outil puissant pour sécuriser juridiquement la relation employeur-salarié, prévenir les conflits et renforcer votre position en cas de litige. Prendre le temps de rédiger des clauses spécifiques adaptées à votre réalité opérationnelle est une démarche stratégique essentielle.

Besoin d’assistance pour adapter ou rédiger vos contrats ? Notre cabinet vous accompagne pour garantir la sécurité juridique et opérationnelle de vos pratiques RH. 

Caroline Debehault, avocate en droit du travail